[Beaumes-de-Venise] Domaine de Coyeux, ces vins qui s’élèvent dans les Dentelles
Modifié le 29/07/2024
Les passionnés de vin Arnaud
et Isabelle Strasser sont tombés
amoureux du domaine de Coyeux
en 2021.
Peu à peu, le muret qui longe l’imposante terrasse du nouveau
caveau du Domaine de Coyeux
prend forme. Mais il faut laisser le
temps aux artisans d’extraire, peu à
peu, ces si spécifiques cailloux grêlés
de trous des 120 ha de l’exploitation.
Des pierres volcaniques qui affichent
un âge canonique de 200 millions
d’années et donnent une particularité unique aux vins du domaine.
Nous sommes dans les hauteurs des
Dentelles de Montmirail. Au bout
du bout du chemin… du Rocher.
Les cinquante hectares de vigne
qui sont le fruit du rapprochement
de quatre domaines par la famille
Nativelle dans les années 1970, en
matière de sommet, ont d’ailleurs
donné naissance au meilleur muscat
du monde. C’était pour le millésime
1986. C’est aujourd’hui Arnaud et
Isabelle Strasser qui perpétuent une
tradition de la recherche d’excellence dans le massif montagneux
du haut Vaucluse. Mais ils n’oublient
jamais le passé tout en se tournant
vers l’avenir. « Sur ce territoire qui
compose aujourd’hui le domaine de
Coyeux, il y avait surtout des abricotiers » précise Arnaud Strasser.
La naissance des blancs secs
muscatés et des vins doux à
plusieurs millésimes
Il y a une cinquantaine d’années,
le vin doux naturel avait le mistral
en poupe. Des apéritifs entre amis
en passant par les discothèques, le
précieux breuvage doré était très
consommé. Depuis quelques décennies les habitudes de consommation
ont changé et les vins doux naturels
ont été délaissés. Entre-temps, le vin
doux de Beaumes de Venise a peu
à peu été rejoint dans l’appellation
par des rouges et par des IGP blancs.
« Depuis cette année, avec notre
maître de chai Christian Agut, nous
avons mis au point un IGP blanc
sec aussi à base de muscat à petits
grains qui s’appelle les ‘Premières
fleurs’ » ajoute le propriétaire. Pour
ce nectar idoine pour des entrées ou
des poissons, le sucre recouvre moins
les parois de la bouche comme peut
le faire le VDN qui représente cependant encore 35 % des volumes de
Coyeux. « Nous croyons encore au vin
doux, reprend Arnaud Strasser. Par
exemple par le biais de notre cuvée
Soleyra qui est issue d’un assemblage de plusieurs millésimes pour
obtenir des saveurs uniques. Depuis
que nous avons commencé à nous
investir dans le vin avec mon épouse
Isabelle, nous cherchons surtout à
faire des vins qui nous plaisent. »
Dans le caveau entièrement refait
avec sa terrasse et sa vue imprenable
sur les vignes du domaine et les Dentelles, on peut découvrir huit références différentes du domaine de
Coyeux. Le rouge « Les banquettes »,
dont les grenaches et les syrahs
peuvent être observés au loin dans
le paysage depuis le caveau, représente les plus gros volumes. Soit
65 % de la production. Il y a également du Gigondas, résultat de la vinification d’un petit hectare de vigne.
Plus, bien entendu les vins des autres
domaines du propriétaire provenant du Prieuré des Papes de Châteauneuf, de la Pousterle d’Ansouis
et du Moulin blanc de Tavel.
Entre les changements climatiques
et d’habitudes des consommateurs,
les vins de demain ne seront pas les
mêmes vins que ceux d’hier. Mais
la terre et les pierres d’origine volcanique du pied des Dentelles qui
remontent à 200 millions d’années,
ont comme un parfum d’éternité.
Et les amateurs pourront compter
encore longtemps sur des femmes
et des hommes de l’art et de la passion, pour s’adapter et pour arrêter le
temps avec d’évolutifs vins secs, tanniques, doux… mais surtout typiques
comme un massif rocheux dont
nul ne peut discuter la majesté et
l’unicité.