Voici deux Indications Géographiques à la valorisation en devenir. Afin de mieux les connaître, nous
avons rencontré Lydie Debarge et Pierre Amadieu,
coprésidents du syndicat dédié.
Deux Cahiers des charges régissent ces productions
dont les marcs sont issus de raisins récoltés dans des
vignes situées dans l’aire géographique de l’AOP Côtes
du Rhône. Elles se différencient en eau de vie « blanche »,
commercialisable après trois mois de cuve inerte et
« vieillie sous-bois », en fonction de la durée de vieillissement (de trois ans minimum à dix ans et au-delà ).
« En général, il s’agit d’assemblages. Pour le vieux marc,
l’assemblage de vieux millésime est courant, mais
le plus jeune doit avoir cinq ans. Les millésimés sont
plutôt rares », souligne Pierre Amadieu, co-président du
Syndicat des eaux de vie et marc des Côtes du Rhône.
Pour un complément de gamme
Si la production est confidentielle, 136 hectolitres de marc
de vin et 90 hectolitres d’alcool pure en 2022-2023, il y a
un marché à développer en France et à l’export. « Pour
les vignerons qui en font en complément de gamme,
cela donne une jolie image de nos produits et de nos
terroirs. La façon de distiller et l’élevage vont transparaître à travers le produit. Ces appellations d’origine
sont complémentaires, par exemple en restauration.
Si la partie apéritive a beaucoup diminué, autant à la
fin de repas une petite goutte c’est toujours bien pour
prolonger l’instant. Il y a un regain pour ces produits qui
donnent de la convivialité et à l’univers sensoriel important. Le deuxième marché s’oriente chez les cavistes et
les particuliers, ce qui représente chez nous environ 500
bouteilles par an », confirme Pierre Amadieu.
De son côté, Lydie Debarge, co-présidente du Syndicat
des eaux de vie et marcs des Côtes du Rhône, suggère de
glisser une bouteille dans la palette de vin en partance.
Attention à la réglementation complexe
Deux distilleries régionales couvrent le marché et
quelques domaines ont passé le pas en achetant en
commun un alambic. La réglementation est contraignante, surtout la première année. « Il y a un schéma d’autorisations et de transmission de données aux Douanes,
pour avoir le droit de détenir de l’alcool chez soi, en quel
volume annuel, il faut donner le plan de cave » explique
Pierre Amadieu. Les taxes sont importantes précise Lydie
Debarge, « 2500€ de droits par hectolitres d’alcool pur
en France, sur une bouteille de 0,70 cl à 43 degrés cela
fait à peu près 10€ ».
En 2022-2023, 23 opérateurs ont distillé de l’eau de vie de
marc de Côtes du Rhône. Un sujet qui fera l’objet d’une
deuxième publication.