Jérémie et Raphaël Castor
incarnent la 6e génération de
vignerons à la tête du Château Saint-Nabor. Ensemble, les 2 frères cultivent
170 ha et distribuent près d’un million
de bouteilles chaque année, en
France et à l’export. Conscients que
le vin n’est qu’un élément de ce qui
constitue l’agritourisme, ils font de
leur caveau une boutique où l’on
retrouve les fleurons de la gastronomie locale. « L’agritourisme se définit
par la valorisation du patrimoine, du
terroir et des produit locaux. C’est
ce qui fait la richesse de notre territoire, c’est la force des femmes et des
hommes qui le constitue » explique
Jérémie Castor, également président
de l’Office de Tourisme Provence
Occitane.
Un œnotourisme
engagé et responsable
« Aujourd’hui, la dégustation ne suffit
plus. Nous devons aller plus loin
en expliquant notre métier », poursuit Jérémie. C’est dans cet esprit
qu’ils rénovent le Mas de Toulair, une
ferme familiale inoccupée depuis les
années 1960.
Le concept repose sur un volet pédagogique et une expérience immersive en invitant les touristes à être
consom’acteurs, notamment avec
des séjours vendanges, mais aussi
avec des accords mets et vins, prétexte à évoquer le métier d’agriculteur.
Situé en zone Natura 2000, le Mas
propose un hébergement classé 5
étoiles avec 13 couchages, ce qui en
fait un atout pour le territoire qui
compte peu d’hébergement de ce
niveau de confort.
Au rez-de-chaussée, une cuisine professionnelle permet d’apprendre à
cuisiner les produits locaux avec un
chef ou de faire appel à un cuisinier
pendant le séjour. Le Mas est également équipé d’une piscine chauffée,
d’une salle de sport et d’une salle de
séminaire avec internet haut débit.
Malgré ce confort, l’impact environnemental a été réduit au maximum.
« J’ai voulu une empreinte carbone
la plus neutre possible » précise Jérémie. Les matériaux utilisés incluent
le bois, la pierre et la laine de bois. Le
chauffage et la climatisation, y compris pour la piscine, fonctionnent par
géothermie. L’eau de pluie est collectée et stockée dans d’anciennes
cuves à vin, tandis que l’assainissement repose sur la phytoépuration
grâce à des roseaux.
Bientôt, la parcelle jouxtant le gite
sera plantée de cépages résistants
et d’arbres fruitiers, renouant avec
la polyculture autrefois pratiquée
sur les fermes. « J’ai recréé cet univers pour le partager avec une large
clientèle » poursuit Jérémie, qui à
l’issue d’une 1ère saison difficile,
notamment en raison d’un retard
dans les travaux, mise sur l’avenir.
« C’est un pari audacieux, mais nous
devons nous réinventer pour attirer
une nouvelle clientèle. J’ai rempli,
mais qu’avec des séjours de dernière minute. Ce qui n’est pas simple
à gérer. Cette première expérience
m’a permis de mesurer le travail à
accomplir en matière de communication » conclut-il.