Voici la vision de MODÈLE
Sylvie Meynier,
présidente du
syndicat des
vignerons de
Rochegude.
Rencontre avec une
femme totalement
investie dans ses
mission.
Viticultrice, coopératrice à la
cave de Rochegude, Sylvie
Meynier œuvre pour l’appellation qu’elle préside depuis dix ans.
Et, plus largement pour les Côtes du
Rhône où elle siège au conseil d’administration du Syndicat des Côtes
du Rhône. Elle est installée depuis
le 1er janvier 1996 sur 11 hectares,
auxquels se sont ajoutés 15 hectares
de l’exploitation familiale, par la suite.
« Mes grands-parents sont arrivés
en 1952 à Rochegude, sur une ferme
en polyculture où ils ont planté de
la vigne. En cave coopérative, on
mutualise, c’est un travail de collaboration de l’ensemble des viticulteurs pour apporter au terroir et à
l’AOC tout un panel, une gamme
de qualité. C’est aussi une entente,
c’est très bien le système coopératif »
confie-t-elle.
Ainsi avec la demi-douzaine de caves
particulières revendiquant l’appellation Rochegude, elle participe aux
manifestations organisées par l‘interprofession. « Il faut s’investir, faire
connaître ses vins, c’est très important l’image que l’on véhicule, il faut
en prendre conscience ».
Le syndicat local, un
maillon essentiel
« Nous sommes un bon petit groupe.
Il y a une grande solidarité, pas
de distinction, nous avons tous le
même métier. Par exemple pour les
contrôles de la flavescence dorée,
nous constituons des groupes pour
prospecter ensemble. On s’aide et on
se représente les uns les autres. C’est
très important pour un village et une
appellation » souligne-t-elle.
Voici donc un petit syndicat très
actif. Depuis deux ans, en lien avec
la municipalité, une fête estivale (le
17 juillet) et la sortie des primeurs lui
offrent de la visibilité. Une randonnée dans les vignes avec des haltes
accords met-vins est aussi en préparation. Une manifestation qui va faire
l’objet d’une demande de subsides à
la commission Villages du Syndicat
Général. « On est autonome, on ne
demande pas de cotisations aux
adhérents. Chacun paye ses frais,
amène ses vins, c’est de la solidarité. Mais là, il faudra un budget »
précise-t-elle.
A l’écoute des vignerons et de son
terroir, Sylvie Meynier provoque
des rencontres et des dégustations
pour découvrir et évaluer les vins.
Un moment d’échanges sur les pratiques vitivinicoles mais aussi sur le
devenir de l’appellation Rochegude.
« On traverse un mauvais moment
mais il y aura une sortie de crise. Il
faut réfléchir ensemble à une vision
juste des Côtes du Rhône qui est une
appellation magnifique, un panel de
vins au rapport qualité-prix exceptionnel. Il faut travailler ensemble
dans l’unité, dans le sens de l’appellation et des vignerons » affirme-t-elle avec détermination, regrettant
un manque de compréhension et de
reconnaissance.
Fustigeant au passage la loi Evin, un
carcan administratif « empêchant de
parler d’un art de vivre, de montrer
un verre de vin, c’est une entrave.
Derrière une bouteille il y a des
vignes, on l’a oublié, il y a du travail.
Il faut garder les pieds sur terre,
composer avec elle et la nature ».