[CDRV Signargues] Domaine Lespina une histoire de Matthieu

Modifié le 16/09/2024

Ils se sont connus sur un terrain de rugby à Apt. La rencontre fut heureuse et l’amitié durable puisque les deux Matthieu, Bècle et Faurie-Grépon, ont acheté ensemble à Domazan en 2023 le Château Bosc Lacroix conduit en agriculture biologique. 18,5 hectares de galets roulés sur le plateau de Signargues, composé de 4 ha de Côtes du Rhône rouge, 1 ha de Côtes du Rhône Villages blanc et 13,5 ha de Côtes du Rhône Villages Signargues, pour une production globale de 700 hl dont 21 en blanc. 

Un duo complémentaire

Matthieu Bècle est ingénieur agronome diplômé de l’INSAT à Toulouse. Il a travaillé pour un bureau d’étude sur l’impact des produits phytosanitaires sur la santé humaine et l’environnement. En clair : comment rendre un produit efficient sans qu’il soit dangereux. Matthieu Faurie-Crépon est titulaire d’un BTS vitioeno obtenu à Bordeaux. Il a travaillé dans plusieurs domaines viticoles où il a occupé tous les postes ; depuis celui d’ouvrier agricole jusqu’à maître de chais, avant de rejoindre le Domaine Mas Saint-Louis à Châteauneuf du Pape dont il ira jusqu’à assurer la gestion, pour le faire évoluer avant que l’un des parents de la propriétaire, le reprenne. « Ce qui était prévu dès mon arrivée » précise-t-il. 

Deux expériences professionnelles tous azimuts qu’ils conjuguent pour écrire une nouvelle page de la viticulture gardoise. « En 2020, nous avons décidé de nous installer ensemble et avons muri notre projet pour acquérir cette propriété en septembre 2023. L’ancien propriétaire vendait sa production au négoce. Nous partons d’une page blanche et c’est ce que nous voulions. De plus, le domaine est en bio, ce qui pour nous est important ». 

Partis de zéro 

« Le nom de Lespina vient du quartier où nous sommes situés  : l’Lespinassière. Nous avons vendangé et vinifié notre première récolte. C’était une découverte totale de la cave, de la vigne et du terroir, car si le sol est similaire en surface à celui de Châteauneuf du Pape, les sous-sols ne sont pas identiques. De fait, la vigne ne réagit pas de la même façon. Nous sommes donc partis de zéro, avec pour objectif de faire des vins qualitatifs, lisibles , qui nous plaisent, sans se poser de question. Aussi nous vinifions chaque parcelle indépendamment, en privilégiant les extractions douces pour avoir de la rondeur et de la finesse » expliquent les Matthieu. 

Leurs cuvées Côtes du Rhône, Côtes du Rhône Villages et Signargues composent actuellement la gamme dont 30% est mis en bouteille. « Nous souhaitons nous émanciper des marchés du vrac. Les cours actuels ne sont pas en adéquation avec la qualité que nous revendiquons. Nous voulons aller vers l’excellence, exister par notre vin, devenir une marque, une référence ». 

Vendus en direct au domaine, en CHR et chez les cavistes, les Matthieu développent des pistes à l’export et visent quelques salons. 

Christian Conil