[Châteauneuf du Pape] Les printemps eclosent

[Châteauneuf du Pape] Les printemps eclosent

Modifié le 28/04/2023

Photo MPDelpeuch

Début avril, les Printemps de Châteauneuf ont célébré leur douzième édition. Entrée dans l’adolescence, la manifestation ne connaît pas la crise. Victor Coulon, son président et son équipe, aidés par une escouade de bénévoles, concourent à sa réussite. S’il se satisfait du visitorat, il se réjouit surtout de l’esprit fédérateur insufflé dans le vignoble.

Vous annoncez 5 500 visiteurs sur trois jours, vous avez une recette ?

C’est le gros rendez-vous des amateurs de Châteauneuf du Pape. La date est dans leur calendrier. Ce sont des passionnés qui viennent pour le salon et les ateliers très importants par leur dimension éducative. Nous faisons en sorte que cela soit simple, accessible, qualitatif et festif. Surtout pas un vin d’élite, il faut les faire rêver. Le public est très régional, de Lyon à Marseille en passant par Montpellier. Ce sont plutôt des trentenaires et des professionnels, en particulier le vendredi après-midi.

Comment s’organise la participation des exposants ?

Ils sont 96 cette année. Il y a un turn-over, avec des anciens et des nouveaux domaines. Il faut des têtes d’affiche, pas pour vendre, même si les gens achètent, mais pour participer à l’image collective et donner la place aux jeunes qui s’installent. On ne refuse pas de domaine mais les réunir au tout début n’a pas été évident. Pour la restauration et le marché gastronomique, nous travaillons avec les sites remarquables du goût ; le taureau de Camargue cette année.

Les ateliers sont vos atouts mais il y a autre chose !

Les dégustations géo-sensorielles animées par Georges Truc participent à la dynamique. Georges est un grand ambassadeur, un peu le parrain du salon. C’est une chance qu’il se soit intéressé aux terroirs de Châteauneuf. Il les a fait comprendre, les a fait grandir. Il y a aussi une émulation qualitative et vertueuse. 30 % des domaines sont certifiés AB, 40 % avec ceux en conversion, un chiffre énorme par rapport à la moyenne nationale. Les Jeunes Agriculteurs du Vaucluse ont fait bouger sur ce sujet, en organisant des conférences et des formations. Ce côté R & D en matière agroenvironnementale participe à la dynamique. C’est une génération contente de faire des choses ensemble, qui lutte contre l’individualisme, il y a beaucoup d’énergie. Ce lien est important sinon cela ne fonctionne pas sur la durée. Mais sans se couper des anciens, du lien intergénérationnel, des instances. Nous partageons tous la même vision.

Marie-Pierre Delpeuch