Jean-Maxime Delorme allie tradition
et innovation pour créer des vins
authentiques, tout en préservant
l'héritage familial du Tavel.
Depuis mai 2023, Jean-Maxime
Delorme Codirige avec sa
Sœur Elisabeth le domaine
familial du Val de l’Orme. Une vingtaine d’hectares en cru Tavel, Lirac,
Châteauneuf du Pape, Côtes du
Rhône et vin de pays qu’il cultive
en bio quand les parcelles ne sont
pas en conversion. Une évidence
pour celui qui baigne depuis sa plus
tendre enfance dans le monde de la
viticulture mais à qui il a fallu un peu
de temps avant de s’y engager.
Respect de la
biodiversité
Après un BTS vitioeno, Jean-Maxime
Delorme effectue son retour à la terre
en 2018 avec la certitude qu’il sera un
vigneron respectueux de la biodiversité. Un modèle cultural qu’il met
en pratique en plantant des haies et
en suivant un modèle d’agroforesterie pensé selon ses terroirs. « C’est
un début. Plus tard j’introduirai des
arbres en limite de certaines parcelles et j’irai vers un enherbement
choisi ».
Travail du sol à minima, vendange
manuelle, vinification sans intrant,
sulfitage à la mise quand c’est
nécessaire pour éviter toute déviance,
Jean-Maxime fait des vins à son
image, celle d’un jeune vigneron qui
s’interroge sur le style des vins qu’il
aime. « Des vins qui ont une histoire.
Je veux qu’ils procurent à ceux qui les
boivent l’émotion que j’ai ressentie
quand mon père m’a fait goûter un
de ceux qu’il appréciait particulièrement. C’était comme une caresse, un
instant hors du temps. C’est ce qui
m’a convaincu de faire ce métier »
explique-t-il.
Réintroduction de
cépages oubliés
C’est dans cet esprit que Jean-Maxime a réintroduit le Calitor, un
cépage à haut rendement abandonné il y a quelques années déjà
par l’AOC. « C’est une expérience.
Je l’ai mis sur une parcelle de lauze,
justement pour le freiner. J’ai aussi
introduit des cépages peu communs
comme le Picpoul noir, le Mourvèdre
gris ou encore la Clairette Rose.
L’objectif est d’apporter de la fraicheur, de faire des vins moins alcoolisés, gourmands, friands ; en clair
des vins plaisirs, très aromatiques,
gouleyants ».
Le Tavel en héritage
Jean-Maxime Delorme est un
vigneron hors des sentiers battus,
qui a le cœur Tavel et une vision très
précise de celui vers lequel il tend,
sans pour autant abandonner les
fondamentaux de l’AOC. « Il y a le
Tavel que j’ai en héritage. Il a une
belle longueur et porte les bases de
ce que j’ai acquis. Celui du présent
avec une jolie tension qui est déjà
un rouge clair en raison des assemblages et du temps de macération
du grenache et celui du futur, avec
une macération carbonique pour
amener des notes amyliques » confie
cet aventurier du vin.
Après une première vendange et son
cortège d’incertitudes, ses moments
de doutes, de choix parfois difficiles,
Jean-Maxime a su faire partager ses
convictions. Les premiers assemblages le confirment, comme cette
cuvée rouge en vin de France JNSP,
pour Je Ne Sais Pas, quand il a fallu
vinifier en urgence des parcelles qui
ne pouvaient plus attendre.