A l’heure où le déclin de la biodiversité n’est pas sans poser de
problème dans la lutte contre les
ravageurs de la vigne, Jérôme Barrelet,
Maguy Roudil, Chantal et Jean-Philippe
Bertoncino, vignerons de la cave de
Tavel Lirac, se sont mobilisés pour créer
des corridors écologiques en replantant
des haies, des arbres et des bosquets.
Objectif : ramener des oiseaux, des
chauves-souris et d’autres insectes
dans les terres pour lutter, notamment,
contre l’eudemis sur le plateau de
Vallongue.
Des valeurs partagées
Pour ces vignerons déjà très engagés
individuellement dans une démarche
durable HVE, la santé des sols et de leur
patrimoine vert est au cœur de leurs
préoccupations. C‘est donc tout naturellement qu’ils ont mis leurs savoir-faire et leurs compétences au service
d’un projet en adéquation avec leurs
valeurs.
« En 2020, à l’initiative de Vanessa
Riou, nous avons constitué un groupe
de travail afin de développer une
vision naturaliste de la viticulture. Tout
a débuté par un inventaire détaillé de
nos parcelles. Pierriers, arbres isolés,
bosquets, haies naturelles, ronciers :
tout a été passé au crible afin de
recenser la faune et la flore présentes in
situ. Cette phase d’observation réalisée
en partenariat avec la Chambre
d’agriculture du Gard et le Centre
Ornithologique du Gard (CoGard) était
nécessaire afin d’établir un diagnostic
et de sélectionner des végétaux appropriés. S’en est suivi une recherche de
financement pour finaliser le projet »
expliquent les protagonistes.
Ici on sème
Intervient alors l’entreprise PUR,
porteuse du programme « Ici on sème »
et le pépiniériste CERES Flore. « PUR
récolte des fonds auprès d’entreprises
et les redistribue à d’autres, porteuses
de projets à forte valeur environnementale ou engagées dans une démarche
de Responsabilité Sociétale des
Entreprises (RSE). Il s’agit d’un accompagnement global qui passe par la
fourniture des plants, uniquement
des espèces endogènes adaptées à
nos sols et à notre climat ; l’ensemble
du matériel nécessaire, c’est à dire
le paillage en chanvre, les tuteurs,
les protections contre les rongeurs
et le suivi technique. La plantation
d’amélanchiers, cornouilles, coronilles,
arbousiers, églantiers, amandiers ou
encore micocouliers se poursuit par
une phase d’observation. Nous nous
sommes engagés dans un programme
qui s’étale sur 5 ans, temps nécessaire
pour étudier l’évolution de la végétation et de la faune » poursuivent-ils.
Arbustes à fleurs ou à épines, haies
ou bosquets, les vignerons de la cave
Tavel Lirac ont planté 1500 arbustes
et financé cette réalisation à hauteur
d’1€ par plant. Si à ce jour 3 exploitants
participent à la reconquête de la biodiversité, cette opération capitalise
un beau succès d’estime auprès de la
population et attire l’attention d’autres
viticulteurs.