Le Château la Verrerie, repris en
1981 par Jean-Louis Descours,
créateur du groupe André, produit
aujourd’hui principalement des vins
en AOP Luberon, avec des pratiques
culturales adaptées à un manque
d'eau.
« A cette époque, il n'y avait alors pas de domaine viticole,
tout le vin était livré en cave coopérative. L'appellation
n'existait pas. » explique Valentine Tardieu-Vitali, directrice du domaine la Verrerie depuis 2018.
Une orientation vers les blancs
Le domaine, qui produit en moyenne 1 600 hl chaque
année, à dominante de rouge d'environ 50 % (grenache,
syrah, cinsault, carignan, mourvèdre), produit 35 % en
blanc (viognier, bourboulenc et vermentino) et 15 % en
rosé (grenache et cinsault). « Le développement des
blancs a été positif, couplé à une petite production de
rosé. La valorisation de nos produits est assez forte, avec
une priorité sur la qualité » poursuit-elle.
Des techniques viticoles
à la parcelle
« Le fait que nous soyons en démarche Demeter nous
demande d'avoir une vision viticole à la parcelle. On fait
du sur-mesure en fonction de l'histoire de la vigne sur
chacune des parcelles. On s'adapte continuellement,
sans accès à l'eau » détaille la directrice. La pratique de la
taille douce généralisée et l'ébourgeonnage sont également réalisés tôt pour apporter une réponse au manque
d'eau. Quand il fait chaud, la vigne n'est pas coupée
mais tressée. « Notre savoir-faire consiste à s'adapter en
permanence en fonction des années. Quand il y a des
risques de gelée, on utilise de la tisane de valériane. Dès
qu'il y a des pics de chaleur en été, on brumise la nuit de
l'achillée millefeuile, rafraîchissant pour la plante et fluidifiant pour la sève » complète-elle.
En plus de toutes ces pratiques culturales générales, une adaptation est
nécessaire sur toutes les
parcelles, en fonction de
l'âge de la vigne, du sol, de
la profondeur de l'eau et
de l'orientation au soleil et
au vent. « Nous varions nos
pratiques certaines fois
à la demi-parcelle. Nous
faisons voler des drones
régulièrement et nous
voyons très précisément
où passe l'eau en fonction de la couleur verte du feuillage. Sur des parcelles où il y a moins d'eau, nous allons
laisser moins d'œil à la taille » précise-t-elle.
« La biodynamie reprend les techniques ancestrales.
Elle redonne le vrai sens à l'agriculteur dont le métier est
d'observer. Cela demande de s'adapter en permanence.
En cave, il n'y a quasiment pas d'intrants. L'objectif est de
ramasser du raisin qui est déjà équilibré, sans correction,
grâce à une vigne en bonne santé » assure Valentine.
Toutes ces pratiques exigent de l'énergie au niveau des
équipes. Il y a en effet 20 salariés sur le domaine dont les
trois-quarts dédiés au travail de la vigne.